Jeune princesse aux airs angéliques avec un passé démoniaque, Shizue gambadait sur la berge d'un petit ruisseau, admirant avec complaisance le paysage idyllique qu'offrait le pays de la terre. L'eau translucide était calme, et il n'y avait aucuns signe de vie dans la sylve. Les seuls bruits que l'on pouvait percevoir étaient les piaillements des oiseaux, le ruissellement de l'eau et le vent dans les arbres, hauts dignitaires de ses bois. La jeune femme dans ses habits de soies noirs & rouges contrastaient avec le fond verdoyant. Il était clair qu'elle n'était pas d'une grande discrétion, mais elle n'était pas de service aujourd'hui, et avait laissé ce vieux manteau chez elle, sur son porte manteau. Peu importait les rencontres, elles ne pourraient être qu'amicale, enfin, c'est vite dit. N'importe qui pouvait tomber sur une personne aux intentions hostiles. La princesse de La Lune aux allures de déesses se leva humblement, et commença à marcher aussi droite que son dos le permettait, réfléchissant non sans mal au Nouveau Monde, comment le créer pour que Amour & Haine n'ai plus à se côtoyer, mais juste à faire disparaitre ce sentiment si négatif. Et surtout, enlever le mensonge, lui qui parait si éphémère, mais qui est pourtant si destructeur...De nos pensées vagabondes, rebelles ou anarchiques, on se refait tout un monde naïf et utopique, maitrisant les chaines et les frontières. Elle avait tellement vu sa ville occupée par des cons en uniforme, qui n'étaient pas vraiment virils, mais qui se prenaient pour des hommes. Elle avait constaté avec effroi le malheur de son ancien pays , et vu ce qu'on faisait du peuple que vit pour lui, l'absurdité de sa morale et de ses lois. Ils n'y avaient pas de nom pour certaines histoires... Il n'y en aura jamais pour l'affreuse comptine que Shizue avait connu. Par miracle, tout cela n'était plus qu'un songe à présent, une seule chose compter : l'Avènement du Nouveau Monde. Shizue sentait qu'il approchait, tout au fond d'elle, le rythme de son cœur, le sang dans ses veines, tout le lui indiquer. Bientôt, son rêve serait accompli, même seule contre tous elle pouvait le faire, elle le savait plus que tout au monde. Même si elle n'était pas au point de croire à tout cela à en risquer sa vie. Éternellement dans le doute, ignorant la confiance, en ces gens que l'on écoutent, qui gère notre inconscience, seules nos âmes décident et nous entrainent, au delà des mots perfides qui nous traquent et nous sèment. Rien qu'à cette pensée, un petit sourire se dessina sur son visage d'ange... La Princesse se baissa pour plonger sa main dans l'eau, puis remonta son poing fermé progressivement comme un signe de victoire jusque dans la lumière du soleil...
- Honni soit l'être suprême, le pouvoir, ses machines. Maudit celui dont l'emblème est violence légitime. A ces rêves inaccessibles nous dédierons nos larmes, quand nos cœurs par trop sensibles n'auront d'autres armes. Effacer la peine de nos disgrâces, soufflera un vent de Haine, par trop de guerre lasse.
Un sourire éclatant illumina le petit minois de Shizue. Elle reprit son chemin prudemment, prête à l'éventualité d'une rencontre fortuite. Elle s'enfonça dans l'épais feuillage, laissant le faible ruisseau à ses occupations. Toutes ces petites balades étaient fortes agréables, et elle avait rarement l'occasion de se les procurer, entre toutes ses poursuites, ses chasses à l'homme éternelles. C'est avec satisfaction qu'elle marchait entre toutes sortes de plantes, s'arrêtant de temps en temps pour étudier une feuille, une forme, un animal, et un peu de tout qui puisse assouvir sa curiosité. Même une empreinte avait réussi à l'intéresser, surement un sanglier, mais d'une taille colossale sans aucun doute. Rien d'intéressant à première vue, elle se baladait dans l'haleine Sylvestre, appréciant les ballets de plumes mordorés et d'insectes volant incessamment dans tout les sens. Avec bonheur, elle sautillait entre la végétation, regardant à droite à gauche comme une enfant, comme s'ils s'agissaient des seuls moments où elle pouvait se permettre de revenir en enfance, et de revoir le monde sous ses milles couleurs, plus sous cette air si triste et terne, paraissant sans aucune émotion. Enfin, après une longue marche, elle rejoignit un chemin piéton qu'elle emprunta pour rejoindre un point fixe et enfin retourner à son Quartier Général avant la tombée de la nuit. Enfin elle tomba face à un panneau indiquant une village qu'elle s'empressa de suivre le bon conseil. Ce n'est qu'après une petite trotte qu'elle aperçut au loin Noestra, l'un des petits villages agricoles de Tsuchi.
- Allons faire une halte, dans ce village pavé de Basalt.
Le village semblait être une compagnie de Cowboy avec l'apparence si sobre de l'endroit. Les maisons faites de planches de bois, des enclos peuplés de chevaux, et des habitants avec des chapeaux travaillant dans les champs en essuyant régulièrement leurs fronts brulants et dégoulinant de sueurs. Rien de bien accueillant en soi, mais l'imposant bâtiment en face et l'écriteau prônant devant et indiquant le mot " Bar " donnait tout de suite un intérêt certain à cet endroit, même pour une personne aussi droite que notre bonne vieille Shizue. Espionnant s'il n'y avait personne pour mettre en péril sa fraiche carrière de destructrice, elle entra dans ce petit bar, peu fréquente de toute évidence : Il n'y avait que quatre clients. La Femme ne se préoccupa point des regards qui se posaient sur elle immédiatement après son entrée et s'empressa d'aller commander sa boisson. La marche pour rentrer serait sans doute longue, et elle avait besoin de se repeindre, comme tout humain normal. Après avoir reçu son verre et avoir payé, elle partit sur la terrasse, où elle s'accouda à la barrière et inspecta du regard le village. La poussière volaient dans tout les sens, aveuglant les paysans dans leur dur labeur. Puis Shizue balaya l'endroit de ses sens... Il y avait une présence... Un autre ninja, non loin de là ! Qui était-il ? Avait-il lui aussi remarqué la présence de La Princesse Mikazuki ? Et Surtout : Était-il puissant ?
- Peut-être était-ce trop demander, qu'une seule journée de paix....
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